L'Affaire Bellounis et la Première Guerre Civile Algérienne(1957-1960)L'un des épisodes les plus sombres et les moins racontés de la révolution algérienne |
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II-2- Le Passe Politique de Bellounis
Si Mohamed Bellounis est fils de paysan né à Bordj Mnaïel il y a environ quarante cinq ans. Comme ses parents lui-même était paysan et gérait quelques biens qu’il avait reçus en héritage. En effet il possèdait des terres, une femme assez bien organisée, du matériel agricole moderne tout près de Bordj Mnaïel où il était conseillé municipal. Cet homme était bien portant, sérieux dans sa vie et bon musulman.
Il a adhéré au Parti du Peuple Algérien durant la seconde guerre mondiale. Etant donnétoutes ses qualités il a assumé certaines responsabilités en Basse Kabylie, tant sur le plan politique que sur le plan de la Résistance armée. A ce titre il fut délégué au premier congrès du MTLD tenu quelque part en Algérie le 15 février 1947.
En adhérant au MNA, Bellounis est venu servir le parti, s’exposer à la répression comme ses compatriotes et ne cherchait aucune situation. Il était le contraire de certains étudiants et intellectuels qui adhéraient d’ailleurs clandestinement au MNA dans un but intéressé. Si Mohamed Bellounis avait voulu, il avait tout pour être heureux sans aller s’exposer aux griffes de l’impérialisme français.
C’est ainsi qu’en 1947 il accompagne Messali Hadj dans sa tournée de propagande en Kabylie, tournée de propagande qui a duré plusieurs jours et crée un enthousiasme délirant dans cette région du pays. Bien plus, Bellounis offrit sa ferme à tous les militants qui accompagnaient Messali Hadj durant cette tournée de propagande. Cela dressa évidemment l’administration contre Bellounis qui avec Messali Hadj avaient pris la parole dans plusieurs localités. Mohamed Bellounis était devenu un excellent militant, discipliné, persuasif et éloquent, aussi gagnait-il la sympathie et la confiance de tout son entourage. En 1948 il a été arrêté au cours des fumeuses élections pour l’Assemblée Algérienne dont le nom évoque le trafic, le remplissage des urnes et la torture. Il n’a été libéré qu’en 1950. A sa sortie de prison il rendit visite à Messali Hadj à Bouzaréah pour lui renouveler sa confiance.
A l’occasion du redressement du parti, Bellounis s’est dressé contre les Centralistes qu’il avait déjà connu durant son emprisonnement à Barberousse. D’autre part, il avait non seulement désaprouvé certains individus, qui d’ailleurs aujourd’hui remplissent les rangs du FLN, qui avaient tenté de créer la division entre les militants sous prétexte de Berbérisme.
Bien que Messali ait été exilé après la provocation d’Orléans-ville en mai 1952, Mohamed Bellounis est resté toujours fidèle au parti. Enfin quand la Révolution Algérienne survient, Bellounis était toujours à la tête de ses camarades prêts à agir conformément aux décisions du Congrès d’ Hornu du 14 juillet 1954.